Quel est son nom ?
Anoki (de mémoire)
Quel âge a-t-il ?
15 Hivers
D’où vient-il (lieu de vie, clan, tribu, etc.)?
Du clan Chukchi, tribu Umiakar, entre les Sukluk et les monts Kaila.
Quelle est son apparence physique ? Son style vestimentaire ?
Frêle, les cheveux noirs jusqu’aux épaules, évidemment, les joues et le cou marqués de symboles destinés à éloigner les mauvais esprits… Dont celui qui m’a valu l’exil.
Pour le moment vêtu de frusques et de guenilles.
Quels sont ses rapports avec sa tribu ?
J’existai difficilement.
Mon don pour les tatouages en a impressionné plus d’un. Et m’a valu la jalousie des autres Chukhi ou apprenties tatoueuses. Que je survive à autant d’hivers, malgré ma maigreur, ma faible santé, ça a contribué à attiser les ragots, les non-dits.
Dès lors que ce soi-disant « esprit » est apparu, toutes ces jalousies se sont muées en rancœurs ; je n’ai compté que sur une poignée d’amis et de connaissances pour fuir avant que quelqu’un se décide à m’abandonner, seul sur la banquise.
De quoi vit-il ?
Du travail de tissage qu’on veut bien me confier (si la mémoire du joueur lui est fidèle).
Il arrive que des gens s'entichent de mon travail et m'en commandent des plus fins. Pour le moment je rechigne à tatouer qui que ce soit. Les motifs de ma tribu lui appartiennent en propre. Dès lors que j'aurais découvert d'autres dessins, davantage de symboles, je marquerais les peaux de qui le souhaitera...
Quels sont ses principaux défauts et qualités ?
Peut-être ma timidité me perdra-t-elle, car elle est envahissante, encombrante. J’imagine qu’elle est le fruit d’un manque de confiance en soi. Ou est-elle issue de cette crainte naturelle, sous-jacente, qui semble me prendre aux entrailles…
De qualité, je n’en vois que quelques-unes : l’imagination galopante. Les idées tordues qui en découlent, qui parfois aident à trouver un repas chaud le soir. Cette façon que j’ai de ne pas vouloir coller à ce qu’on attend de moi, ou si rarement. L’indépendance.
A-t-il un ou des tics particuliers ?
Se caresser les joues quand je suis nerveux, là où on m’a tatoué pour faire fuir l’esprit qu’ils croient que j’abrite.
Quels sont ses principaux goûts et dégoûts ?
Je n’aime pas l’alcool. Cela rend les gens bêtes et agressifs, ou lents et balourds. Et ça brûle le ventre. Je déteste également la soupe de sang. C’est immonde.
J’apprécie les histoires de l’autre bout de Ter. Elles évoquent cet ailleurs qui fait que, souvent, je regarde au loin, à la recherche de quelque chose. J’aime qu’on respecte mes envies de solitude.
A-t-il une réputation ou un surnom ?
Non.
Comment et pourquoi a-t-il quitté sa tribu ?
Avec l’aide de garçons plus âgés que moi, qui ont consentis à me fournir de quoi partir sans mourir de faim. Je suppose que des tatoueuses et tatoueurs de mon âge y ont mis du leur pour me voir partir, le plus loin le mieux.
Pourquoi ? Ils me disent habité. Les anciens prenaient peur. Et cette peur s'étendait, gagnait les coeurs. Je risquais ma vie, je ne leur ai pas laissé le loisir de jalouser... Cette entité qui m'a... élu ?
Quel est son but dans l’existence ?
Découvrir Ter. Son passé, ses histoires. M’en imprégner. Les comprendre, ainsi que les peuples qui les composent. Pouvoir travailler les peaux de chacune des cultures, qu’on reconnaisse ce que je sais faire, partout.
Que signifie selon lui la fuite des esprits ?
Que les hommes, les Shamans, toutes celles et tous ceux qui prétendaient les servir mentaient ! Ou se mentaient à eux-mêmes, entre eux... Quelle différence ? Peut-être n'a-t-on, finalement, pas besoin d'eux, d'intermédiaires, pour vivre avec les esprits. Peut-être portons-nous, toutes et tous, les graines de la compréhension, de l'entente, d'un... Esprit ?
Comment vit-il sa différence ?
J'ai peur.
Peur de ce que cache ma peau, mes chairs. Suis-je réellement qui je crois être ?
Pourquoi un ours, pourquoi la glace, d'où cela vient-il ? Quelle est cette malédiction ?
Un bon souvenir ?
Je serais tenté de répondre « le premier tatouage que j’ai réalisé », mais ce ne serait pas vrai. Il s’agit plus de cette fois où j’ai marqué la peau d’une des filles du Clan dont j’étais amoureux. La base du cou, où la clavicule rencontre l’épaule.
Un moment émouvant, très silencieux. Un instant de partage.
Un mauvais, de souvenir ?
Non pas mon départ, mais le voyage qui a suivi. La longue route, ses incertitudes. Les plaines qui m’ont semblées infinies, si… vertes. Les monts Kaila que je n’ai plus vus. J’ai compris que peut-être je ne reviendrais jamais. Cette sensation est un de mes plus tristes souvenirs.