[COPS]Retour de flamme-une aventure à suivre de Danny Trejo

Encore!!!!

Trejo s'allongea sur le lit de la chambre sans se dévêtir ni même oter ses chaussures. Cette dernière était luxueuse, richement décorée et elle tranchait de façon injurieuse avec les paysages qu'ils avaient pu traverser. Les gens d'ici creuvaient de faim et mourraient au travail, de maladie, d'une balle dans la tête... en tout cas ils ne mourraient pas heureux. Non ici seul les riches parrains du cartel pouvaient espérer couler des jours paisibles dans des chambres climatisées comme celle-ci et tout ça avec la bénédiction de l'oncle Sam.

Le sommeil se refusait à lui cette nuit. La proximité d'Ana-Lisa, la tension politique de la Colombie, la présence d'un truand dans cette maison ou encore autre chose ça il ne pouvait le dire. Trejo se leva pour ouvrir la fenêtre. Un air frais pénetra dans la chambre en lui caressant sa nuque maintenant découverte. Cette fraîcheur lui fit du bien. Elle lui permit de se reconcentrer sur sa tâche : négocier avec Ivan Cordoba. Et c'est ainsi que Trejo passa sa nuit en fixant le regard vide la forêt luxuriante.

Dès l'aube, Trejo se plongea la tête dans l'évier pour se reveiller et soulager son cou endolori par une nuit immobile. Puis il ouvrit la porte de sa chambre, prêt à affronter le truand Colombien.

Gabriel vint frapper à sa porte à l'aube.
Les 2 hommes, ayant chacun peu dormi s'étaient dirigé sous son impulsion vers l'un des 4x4 qui étaient garés non loin.
2 hommes armés les y attendaient et grimpèrent sur la palette arrière du véhicule.

Une fois celui-ci démarré, Gabriel expliqua à Danny la teneur de son entretien avec Ivan.
Présenté comme un gros client potentiel, Danny avait réussi à passer à l'as. Ivan avait fait comprendre à Gabriel, abondant ainsi en son sens, qu'il était trop occupé par la présence de l'Union sur ses terres pour s'encombrer de négociations pouvant être facilement menées par son homme de confiance.
La visite des terres des Salazar, tombées sous le joug d'Ivan à la mort d'Hector avaient été justifiées par Gabriel.

Ce dernier avait ensuite évoqué devant Danny la teneur des négociations entre le général de l'Union et et Ivan.
A la grande colère (et stupeur) de l'Union, Ivan avait clairement fait comprendre à ses visiteurs d'un soir qu'il comptait bien profiter de l'instabilité du nouveau gouvernement pour continuer à faire son beurre et que les troupes de l'Union n'étaient pas les bienvenues sur les terres du Cartel, comme sur celles des autres d'ailleurs.

Il y avait fort à parier que cette alliance ne se réalise pas dans l'immédiat, les narcos ayant suffisamment d'hommes et de complicités pour faire en sorte de tenir un très long moment face aux pressions américaines.

Pour l'instant, cette manoeuvre allait faire gagner du temps à la présidente Cardoso et surtout permettre aux cartels d'écouler la plus grosse partie de leur marchandise sans s'inquiéter de contrôles de part et d'autres.

Gabriel ajouta juste une phrase d'un ton désabusé arguant que quoi qu'il arrive, en Colombie, les choses ne changeaient guère : l'argent et la drogue continuaient de tout diriger.

Le véhicule roula l'essentiel de la journée dans une région très montgneuse avant de finir par rentrer complètement dans la vallée del Cauca.
La proximité du grand fleuve rendait les terres plus verdoyantes et Danny pouvait voir que les terres cultivables étaient nombreuses, dans la vallée comme sur les nombreux plateaux alentour.
Les hommes armés qu'il croisaient, eux, ne laissaient aucun doute sur l'essentiel des cultures qui faisaient la richesse des Salazar.

En fin de journée apparut enfin à Danny la grande demeure surplombant ces terres, la Casa Salazar, demeure d'Ana-Lisa.

Cascajal, fin de journée


La jeune femme prenait l'air sur la terasse, comme elle aimait le faire à la fraicheur du soir.
Une citronnade maison à la main, elle avait le regard dans le vide, accoudée au grand balcon.

Elle avait appris qu'elle aurait de la visite, des hommes de ce pourceau d'Ivan Cordoba étant mandatés pour contrôler l'état des terres etr des cultures.
Mais ce n'était pas son seul souci. Apparemement, des troupes armées avaient été de nouveau signalées aux extrémités de la vallée, et ce malgré les nouvelles concernant le désaccord entre l'Union et les hommes du Cartel.
La région restait toujours dangereuse et Ana-Lisa n'en était que plus inquiète.

Tous ces évênements l'avaient néanmoins empêché de ressasser ses souvenirs et de trop penser à Hector et Diego.
Les photos de son fils étaient restées à leur place aujourd'hui et elle n'avait eu guère le temsp de venir inspecter sa chambre plusieurs fois dans la journée.
Seul son médaillon, qu'elle triturait toujours nerveusement, lui rappelait encore activement l'importance des souvenirs.

Même les pleurs s'étaient faits plus discrets, ses pensées les plus négatives étant soulagées depuis plusieurs semaines par les interventions du Mexican qui l'avaient rassuré et redonné un gout pour la vie, qu'elle n'avait plus depuis les évênements tragiques qu'elle avait connu.

Le fait de penser à lui et à sa présence forte, rassurante ainsi qu'à sa poigne de fer et à son assurance lui permettaient de continuer à espérer, même si il lui semblait loin maintenant...

Elle observa plusieurs machinalement plusieurs ombres s'extirper du véhicule qui venait de pénétrer dans sa propriété et alors ses yeux s'écarquillèrent.
La surprise était suffisamment forte pour que ses lèvres aient du mal à n'extirper que ces maigres syllabes alors que les hommes entraient par la grande porte de la demeure, en contrebas :
-"D... Danny..."
Partagée entre espoir, inquiétude mais surtout une intense joie intérieure, Ana-Lisa traversa la terasse avant de descendre l'escalier en courant d'air et de s'arrêter devant la porte d'entrée.

Les rayons de lune, traversés par les 2 silhouettes de Gabriel et de Danny lui apparaissaient alors que le battant de la porte s'ouvrait doucement.

mendoza a écrit:

...le battant de la porte s'ouvrit doucement,

et Trejo pénetra dans la demeure suivit de Gabriel Ortega. Mais à peine avait-il fait un pas qu'il s'arrêta net. Ana-Lisa était vêtue d'une simple robe de flanelle aux couleurs estivales. Déjà qu'il l'avait trouvé très charmante dans une tenue de taularde et dans sa robe de pensionnaire de l'hôpital. Mais là cette tenue sublimait ses courbes gracieuses. De plus le sourire qui s'affichait sur son visage fit parcourir un frisson le long de son échine. Une sueur froide coula le long de son dos et son coeur battait à tout rompre. Il ne voulait pas gâcher ce moment de magie en évoquant la raison de sa visite. Ca non il ne voulait pas. Pourtant il y était obligé.

Il remonta ses lunettes de soleil sur son front et la fixa de son regard noir. "Holà como esta ? On doit parler et rapidamente mais avant tu m'avais pas parlé d'un petit coktail colombien..." Et Trejo attendit la réponse de Ana-Lisa tout en savourant sa beauté.

Il est amoureux :P , il est amoureux!!! :P :P :guimauve: :lgift:

Layleen a écrit:

Il est amoureux, il est amoureux!!!

Disons qu'il n'est pas insensible

Un lien invisible semblait relier Danny et Ana-Lisa, suffisamment fort pour que Gabriel se retire discrètement.
Ils étaient dans leur bulle, à l'intérieur de laquelle le temps semblait s'écouler beaucoup plus lentement. Plus rien n'existait, à part eux, ces retrouvailles avaient véritablement un côté onirique.

Ana-Lisa, assez tendue, se dirigea vers Danny et lui prit nerveusement la main, l'emmenant avec elle sur la terasse.
Dans l'air frais du soir, ils étaient seuls, face à eux la vallée Del Cauca et le fleuve miroitant sous la lune.

Toujours hésitante, Ana-Lisa préféra poser sa quaestion de but en blanc, avant qu'elle soit court-circuitée par celles qui la taraudaient :
-"Dis moi, Danny, pourquoi es-tu revenu ? Que viens tu faire par ici ? Je croyais que ta... mission était... finie ?"

(oui, c'était peut être cela qu'elle était pour Danny, peut-être une seniorita de plus à protéger juste le temps d'une mision, rien d'autre, elle s'imaginait peut être des tas de choses ?
Qu'elle était bête ! Ne s'était-il pas déjà refusé à elle ?)

Ana-Lisa regarda maladroitement dans la direction de Danny, prête à y trouver la froide indifférence que son comportement de gamine aurait, mérité, selon elle...

Trejo regardait la vallée devant lui. Eclairée par les rayons de lune, il se serait cru dans le jardin de los Dios. Le même jardin que celui des livres de contes de son enfance, les rares fois où sa defunte mère lui en lisait un. Oui il était bien sur cette terrasse en ce moment... et un ange était à ses côtés. Il avait entendu sa question mais tardait à répondre. Le silence se faisait pesant, lourd de non-dits. Il sentait que Ana-Lisa commencait à devenir fébrile.

Trejo se retourna et s'adossa à la balustrade. Il la regarda et manqua de se noyer dans la profondeur de ses yeux de jais. Un éclat de lune illumina son visage. Celui-ci était à la fois emprunt de douceur mais aussi d'une indicible douleur. C'est cette ambivalence qui avait séduit Trejo dès leur première rencontre. Elle était comme lui. Ses démons du passé qu'il ne connaissait pas devaient la hanter chaque jour de son existence. Elle avait réussi à chasser les siens ou tout du moins à les occulter. Il aurait voulu lui rendre la pareil.

"Pourquoi que je suis ici ? Pour des raisons que je n'ai pas souhaité querida. Tu peux me croire j'aurais vraiment préféré revenir pour d'autres raisons."

Il ne laissa pas le temps à Ana-Lisa le temps de répondre car il voulait, maintenant qu'il avait trouvé la force de parler, finir ce qu'il avait commencé.

"Tu "amigos" du gouvernement commencent à se reveiller et se dire qu'ils t'ont un peu lâché dans un nid de vipères. Donc je te ramène à L.A. pour ta sécurité... et le plus vite sera le mieux. Disons demain dans le début de l'après-midi le temps que tu prépares tes affaires... Quand à moi, ça me donne surtout une occasion de te revoir. Tu as l'air de bien t'être remise depuis notre dernière visite."

Puis Trejo glissa sa main dans sa poche revolver et en sortit la flasque qu'elle lui avait offerte. Avec un grand sourire mutin, il lui dit "Je t'offre un verre."

Les yeux d'Ana-Lisa s'étaient écarquillés quand Danny avait évoqué leur départ proche.
Tout son petit monde s'écroulait.
Il allait de nouveau lui falloir quitter son sanctuaire, l'endroit ou Diego semblait encore vivre auprès d'elle.
Ce n'était pas possible, quand allait on de nouveau la laisser en paix ?

En pleurs, elle se rua vers le mexican au moment ou celui-ci sortait sa flasque fêtiche, celle qu'elle lui avait offert.
Ses petits poings enfiévrés par la colère mais ausi et surtout pour ses craintes, de nouveau pour son existence, martelèrent le torse solide du chicano, qui ne bougea pas d'un iota.

Ana-Lisa criait et pleurait, en proie à une crise de nerfs et à des soubretauts qui l'agitaient par à coups.

-"pourquoi devrai-je encore fuir, Danny ? pourquoi ? pourquoi ? Celà n'en finira donc jamais ? Oh Danny ?..."

Le visage du chicano était resté grave, même si il était vraisemblablement très touché par la tristesse et les peurs d'ana-Lisa.
La frèle jeune femme, même en pleurs, était d'une bouleversante beauté, loin de tout ce qu'il avait pu connaître.

La colombienne regarda intensément le visage de Danny. Le mexican était égal à lui-même : fort, stoïque, noble... beau...
Elle avait confiance en danny, elle savait que si il lui disait quelque chose de ce genre, elle pouvait avoir une totale confiance en lui.
Il lui semblait le connaître vraiment par coeur, malgré les courts moments passés ensemble.
Elle devinait même qu'elle était beaucoup plus proche de lui qu'elle ne l'avait jamais été d'Hector, son défunt mari.

Là, ici, maintenant, dans les bras deDanny, il ne pouvait rien lui arriver.
Rassurée par la présence de la fiole qu'elle lui avait envoyée -comme un symbole- elle se blottit contre la poitrine du Mexican, se laissant aller à l'apaisement.

-"tu sais que j'ai confiance en toi, Danny, alors si tu me dis de partir avec toi, je te suivrai.
Je sais que tu ne m'abandonneras pas."

Après de longues minutes passées dans les bras réconfortants du Mexican, Ana-Lisa s'écarta un peu de lui pour aller préparer les maigres affaires qui allaient l'accompagner.

-"Retrouve moi sur la terasse tout à l'heure, Danny, j'ai juste besoin de... dire Adieu à cette maison, car je doute d'y revenir un jour..."

La souple silhouette d'Ana-Lisa disparut rapidement dans l'encadrement de la porte, laissant Danny seul face à la vallée.

Trejo se mit à la recherche d'Ortega dans la maison. Il le trouva peu de temps après dans un des fauteuils luxueux de la bibliothèque. Au milieu des étagères, il fumait tranquilement un cigare. Son regard fixait les volutes de fumée dégagées par son Monte Cristo. Puis il regarda tranquilement Trejo de son air suffisant semblant attendre une quelconque question. El Mexican prit place dans le fauteuil face à lui. "On part dès demain matin, à l'aube, en espérant pouvoir traverser le pays sans reveiller ni les trafiquants colombiens ni les malades de la gachette de l'Union. J'espère que tu connais un chemin tranquille à moins que ton rôle ne s'arrête ici ?! Dans tout les cas, on décole à 4h00. Hasta luego."

Trejo ne se senta pas vraiment à son aise dans cette immense demeure. Certes elle était richement décorée et équipée avec le dernier équipement high-tech. Pourtant il y regnait comme une atmosphère lugubre. Tout était trop propre, trop rangé. L'ensemble ressemblait plus à un mausolée qu'à un lieu de vie mais surtout la présence de l'ancien propriétaire était toujours fortement marqué. Des yeux l'épiaient à chaque pièce, à chaque instant. Tout ici lui faisait sentir sa non-bienvenue. Il sortit donc marcher dehors et déambulla autour de la maison sans aucun but. Après une grosse demi-heure, il opta pour un rocher donnant sur la vallée. La beauté du paysage baigné par les rayons de la Lune lui procurait un certains bien être.

Nonchalement son fétiche se retrouva dans sa main. Le morceau de bois patiné par les ans commençait à craqueler en certains endroits. L'inscription était quasiment effacée mais toujours aussi intacte dans son esprit. Il avait vécu tant d'années à regretter son passé, à noyer ses souvenirs dans l'alcool. Au plus profond du gouffre, le regard de Salma juste avant qu'elle ne meurt dans ses bras restait aussi inaltérable. Ses yeux n'exprimaient aucune peur ni aucune souffrance. Non ils étaient emplis de douceur et de tendresse. Ce regard l'avait hanté toutes les nuits. Oui il s'était cru égoistement responsable de sa mort. Sa vie, enfin si on peut l'appeller comme ça, s'était résumé à une lente agonie. Sa déchéance semblait ne pas avoir de fond et il plongeait chaque jour plus profondement dans les abîmes...jusqu'à un certain jour.

Ce fameux jour où il avait rencontré Ana-Lisa. Là il s'était rendu compte que toute son existence il s'était trompé sur son interprétation du regard de Salma. Quelle erreur et quelle cruelle prise de conscience ! Si maintenant elle devenait salutaire, elle le renvoyait surtout vers toutes ses années où il avait sombré pour de mauvaises raisons... Des raisons qui l'avait même arrangées.

"Pedazo de pelotudo" cria-t-il à lui-même. Trejo se saisit d'une pierre et la lança aussi loin qu'il pu vers la vallée. Il n'attendit même pas qu'elle retombe pour regnagner la maison Salazar. "Oui il était temps que lui aussi dise Adios à ses fantômes" pensa-t-il en arrivant sur la terrasse.

Les bagages d'ana-Lisa avaient été vite expédiés. Même si elle appréciait naturellement les belles toilettes et le fait d'être le plus élégante possible, elle possédait un sens pratique inné et se doutait pertinemment qu'il lui faudrait se munir de vêtements propres à lui permettre de gérer toutes les situations.

Quelques robes légères furent rangées dans un sac de sport, accompagnées de pantalons solides qui contribueraient cepandant à la rendre toujours aussi élégante, une seule paire de chaussures habillées y accompagnant les runnings qu'il lui arrivait de mettre pour les rares fois ou elle avait la volonté d'aller chasser ses fantômes en courant.
Des chemisiers et T-Shirts moulants mais surtout confortables complêtaient l'ensemble auquel elle avait joint un nécessaire de toilette.

Elle sortit donc de sa chambre, le sac sur l'épaule et pénétra dans l'une de celles réservées habituellement aux invités de marque. Elle déposa son sac et sur la chaise elle installa ses vêtements pour le lendemain :
un pantalon de cuir, un chemisier en lin élégant mais solide, une veste de toile dont la solidité semblait à toute épreuve ainsi qu'une paire de bottes montantes qui lui permettraient le cas échéant de marcher en étant parfaitement à son aise.

Un chapeau de cuir à larges bords finissaient de la métamorphoser en aventurière prète à tout pour se sortir de ce mauvais pas.
Si on voulait lui faire du mal, on ne trouverait plus une veuve éplorée mais bien une tigresse sans concessions.

génial.....

Se dirigeant vers la terrase, elle s'arrêta. Une pensée venait de poindre dans son esprit.
Elle n'emmenait rien de plus avec elle. Pas de photo de Diego, pas de souvenir le ramenant vers elle.
Passant devant la porte de son fils, elle faillit s'arrêter machinalement, comme pour aller l'inspecter une dernière fois.

Elle lutta mais sa volonté fut la plus forte. Elle continua à avancer en serrant les poings, se disant que Diego était là, présent dans sa tête et son coeur, et qu'il y resterait toujours, les souvenirs survivant aussi bien sans support matériel.

Arrivée sur la terrasse, elle retrouva le Mexican perdu dans ses pensées.
Elle regarda longuement la masse de Danny, qui ne l'avaient pas remarquée, et ses yeux scruter l'horizon avec toute la noblesse qui lui seyait au naturel.

Elle s'approcha de lui et lui parla doucement, le temps qu'il émerge de ses pensées et qu'il se retourne vers elle :

-"Danny ? je t'ai fait préparer une chambre pour la nuit afin que tu puisses... te reposer un peu. Suis moi, je vais t'y mener."

Elle ne laissa pas au Mexican le temps de répondre qu'elle l'avait pris par la main.
Surpris, Danny se laissa conduire jusqu'à la grande chambre.

Aménagée avec une grande classe, les meubles en bois sombre massif conféraient à cette pièce une grande sérénité ainsi qu'un aspect de nid douillet, encore renforcé par les draps blancs et les oreillers qui semblaient fort accueillants au voyageur fatigué qu'il était.

La main d'Ana-Lisa le serrait toujours aussi fort, il la sentait assez contractée et tremblante alors que ses yeux, qui balayaient la pièce s'arrêtaient sur une chaise proche du lit.

Sur cette chaise, des vêtements de femme avaient été posés délicatement et à côté de celle-ci, un sac de sport trônait pour tout ornement.

Ana-Lisa, encore toute tremblante à ses côtés lui murmura juste dans un souffle :

-"D... Danny, je voudrais que tu restes avec moi cette nuit, j'ai... si peur... de... te perdre à nouveau..."

La colombienne faisait maintenant face à Danny, de petites larmes coulant sur son visage ne faisant une fois de plus que renforcer sa beauté naturelle...

De sa grande paluche, Trejo lui essuya la larme qui lui coulait le long de sa joue et lui dit : "Allez vas-y installes-toi. Je veillerais sur toi comme au Mexique" Puis il finit la conversation avec un grand sourire : "Yo soy tu dreamcatcheur ahora mi princesa et puis cette chaise me semble des plus confortables. Ne t'inquiètes pas je ne t'abandonnerais plus".

La belle, réconfortée par la présence de Danny, mais toujours aussi déconcertée par son attitude et la tendresse qui émanait de lui, s'endormit donc après avoir déposé sur la joue du Mexican un baiser plus chaste que ce que son imagination lui aurait dictée.
Elle n'en était qu'encore plus belle dans son sommeil.

Danny veilla puis somnola, puis veilla encore, même si quelques phases de sommeil venaient ponctuer ces efforts désespérés.

En plein milieu de la nuit, Il entendit tambouriner à la porte et reconnut la voix de Gabriel, qui entra précipitemment :
-"Danny, on est dans la merde ! il va falloir qu'on se prépare à vous évacuer, toi et ta protégée !"

mendoza a écrit:

-"Danny, on est dans la merde ! il va falloir qu'on se prépare à vous évacuer, toi et ta protégée !"

"Hein que passa ? quien esta ? Non m'en fous en fin de compte, on reglera ça plus tard." Il prit tout d'abord le sac de Ana-Lisa puis de son bras libre, il saisit sa main et l'extirpa hors de son lit puis de la chambre sans même lui laisser le temps de s'habiller convenablement.

"Gabriel, on file vers les voitures. Ils nous restent combien de temps avant qu'on nous mette le grappin dessus ?"

Ana-Lisa s'était dégagée des bras de Danny et avait tout de même réussi à s'habiller rapidement.

Gabriel expliqua à Danny que pour les véhicules en tous genres c'était foutu puisque les assaillants, des troupes de l'Union, avaient pris le parking il y a quelques minutes.

La demeure des Salazar était une petite forteresse défendue bec et ongles par les hommes fidèles à Ana-Lisa.
MAis ils ne tiendraient pas plus de quelques minutes devant les tirs nourris des soldats de l'oncle Sam.

En clair, ils étaient dans un foutu guépier...

Ana-Lisa prit alors la parole :

(et ça va être pour tantôt parce que là on va manger, désolé... )

mendoza a écrit:

(et ça va être pour tantôt parce que là on va manger, désolé... )

:|

Bon j'ai encore le temps d'écrire.
Ana-Lisa prit donc la parole :

-"Si la maison est prise d'assaut alors il ne nous reste plusqu'une solution. Hector avait aménagé un passage qui nous mène jusqu'au fleuve à travers les grottes.
Par contre, il nous reste peu de temps et nos ne pourrons que nous déplacer à pieds pour rejoindre la vallée par la rivière souterraine."

Gabriel parla à son tour :
-"dans ce cas, je vais retourner avec vos hommes et faire en sorte d'accentuer la diversion jusqu'à ce que vous puissiez vous faufiler hors de la maison en toute sécurité.
Je suis suffisamment connu par ici pour ne rien risquer de sérieux, donc je reste."

Il vérifia son arme et son chargeur d'un air pensif :
-"Danny, je sais que tu as le matériel pour contacter l'armée californienne, ils ont des hommes pas trop loin. Il vous faudra marcher environ 2 jours avant qu'ils ne puissent intervenir.
Faufilez vous au milieu des paysans d'ici là, c'est votre seule chance."

Trejo regarda Gabriel Ortega d'un air inquisiteur. Cet homme avait l'air de connaître beaucoup de choses, beaucoup trop de chose. Il allait devoir se méfier. Ne jamais trop faire confiance, ça c'était sa règle et ça lui avait toujours réussi jusqu'à présent. Il regarda Ana-Lisa et lui dit un "allons-y". Elle refusa qu'il porte son sac et se dirigea vers la cave. Au milieu des grands crus français, elle se dirigea vers une étagère précise. Elle opta pour un chateau-laffite 76, une excellente année pour les connaisseurs de vins. Mais même pas le temps de déguster cette excellente bouteille qu'un passage s'ouvrit. En effet la bouteille semblait relier à un mécanisme d'ouverture : classique mais efficace.

Heureusement que Trejo avait pensé à prendre son Mag-Lite. Il vérifia à son tour que le chargeur de son compaq-uni était plein. Une fois ceci fait, ils pénétrèrent dans le boyau. La lumière de la lampe torche éclairait le tunnel. Les murs étaient recouvert d'un solide béton. Du travail de pro mais Dieu combien cela avait-il du prendre de temps et d'hommes. Cet Hector Salazar était un homme prévoyant et surement dangereux.

Le chemin fut silencieux. Trejo ne parlait pas. Il avait besoin de se concentrer quand il était dans ce genre de moment. Ses reflexes n'étaient plus ce qu'ils étaient avec le temps et l'alcool. Et même si il avait gardé une musculature et une santé excellentes, il doutait pouvoir résister à une bande de guerilleros aguérris. Ana-Lisa ne parlait pas elle non plus, semblant comprendre le besoin de solitude de Trejo.

Au bout d'une grosse demi-heure de marche, la lumière du bout du tunnel apparu.

Une fois sortis du tunnel, la vallée offrit de nouveau son spectacle aux 2 évadés.
Le point du jour ne fut pas long à venir illuminer leur marche.
Après une bonne matinée passée à descendre la vallée du Cauca, le soleil se fit plus lourd et ils commencèrent à souffrir quelque peu de l'altitude et de la fatigue.

Ils s'arrêtèrent une petite heure chez des autochtones auxquels Ana-Lisa acheta du matériel pour passer encore plus inaperçu.
2 lamas les accompagneraient alors qu'ils étaient quant à eux revêtus de ponchos afin de se joindre au long défilé de locaux qui fuyaient l'arrivée américaine.

Ana-Lisa n'avait dit mot le long de cette journée.
Troublée de nouveau par l'attitude étrange de Danny à son encontre, elle se résignait peu à peu à l'idée de devoir se passer du Mexican alors qu'elle n'aurait souhaité qu'une seule chose : pouvoir l'avoir contre elle et passer le temps qui lui était imparti à ses côtés.

Mais elle allait certaienment ne devoir compter encore une fois que sur elle...
Et pourtant, Danny... Elle ne s'imaginait pas vivre de nouveau sans lui.
Le soir, au bivouac, au moment ou -isolés- ils partageaient un repas léger avant de s'endormir, fourbus, des larmes commencèrent à rouler de nouveau sur ses joues, qu'elle s'empressa d'essayer de cacher...

De son côté Danny -comme lui avait expliqué Gabriel n'avait pas encore pu nouer contact avec leurs sauveurs.
Mais les larmes d'Ana-Lisa -elles- ne lui échappèrent guère...

mendoza a écrit:

Mais les larmes d'Ana-Lisa -elles- ne lui échappèrent guère...

"Holà chiquita ne pleure pas " répondit Trejo en séchant une larme qui coulait le long des joues d'Ana-Lisa. Il faisait sombre dans la tente. Mais les rayons lunaires qui traversaient la fine toile de leur tente lui permettait d'entrapercevoir le visage d'Ana-Lisa. Il était blafard et seul la rougeur de ses yeux tranchait avec la blancheur de son visage. Elle essayait de masquer son desarroi en se tournant. Etait-ce de la honte ? Il ne le savait pas. Par contre il comprenait sa douleur. Une femme seule, veuve d'un parain de la pègre, mère à qui on avait enlevé son fils, ça oui Trejo comprenait sa peine et cela lui provoquait un pincement au coeur.

"Eh tu m'as fait confiance par le passé Ana. Je te jure que tout va bien se passer. Et moi à tes côtés, je ne laisserais jamais quiconque te faire du mal, parole de Mexican. Tu comptes beaucoup pour moi, surement plus que tu ne le penses ou que je laisse transparaître. Mais tu sais pour moi, pour toi, enfin par rapport à ce que je suis et... ".

Et puis Trejo ne trouvait plus quoi dire. Son esprit se brouillait. Il sentait un feu depuis si longtemps éteint de son corps se reveiller. Ce feu ardent le consumait de l'intérieur. Oh ça oui, il aimait cette femme mais jamais il n'avait eu un moment tranquille pour lui dire. Les rares moments qu'ils avaient partagé étaient toujours interrompus et souvent de manière violente. Mais là pour une fois ils étaient seuls? Certes poursuivi par une bande de tueurs qui en voulaient à leur vie mais dans la douceur de la nuit, ils étaient tranquilles. La douce mélodie des bruits des oiseaux nocturnes et du vent dans les branches donnait à ce moment, à cet instant une atmosphère magique. La même atmosphère qu'il avait connu trente ans auparavant. Depuis bien longtemps il ne s'était pas senti aussi heureux, aussi bien. Ses problèmes, sa boulot, sa mission ne lui importaient pas plus que sa première clope en ce moment. Cet état de félicité, oh il aurait voulu qu'il dure à jamais. Son bonheur, Il le devait à une femme. Une femme qui était à côté de lui. Une femme qu'il aimait depuis leur première rencontre. Une femme qu'il ne voulait pas faire souffrir avec ce qu'il était. Une femme qui l'avait reveillé, reveler. Une femme avec qui il voulait finir sa vie...

Trejo glissa sa main sur l'épaule de Ana-Lisa puis doucement la retourna. Ils se faisaient face dorénavant. Elle le regardait avec ses yeux bouffis de chagrin. Il passa sa main dans ses longs cheveux noirs. Qu'ils étaient doux et soyeux. Leur regard se croisèrent. Trejo s'approcha doucement de son visage et l'embrassa tendrement, amoureusement ; d'un baiser qu'il voulait éternel...

Un frisson parcourut l'échine d'ana-Lisa au moment ou le chicano l'embrassa avant que douce chaleur ne s'en vienne irradier ses entrailles puis tout son être...
Depuis combien de temps n'avait elle pas ressenti ce torrent d'émotion qui venait la consumer à présent ?

D'abord troublée, puis entraînée par le baiser langoureux du chicano, Ana-Lisa le lui rendit amoureusement tout en se blotissant contre lui.

Leurs 2 corps bientôt enlacés nous les laisserons là car la nuit n'appartient qu'aux amoureux et que, comme dans toute bonne série, la page de pub tombe souvent au moment le plus approprié...

Tout ce qu'on peut en dire, c'est que la nuit est à l'image de ce que le joueur peut imaginer, pleine de tendresse de passion et d'émotion...

Dimanche 15 Décembre

La journée fut longue et harassante mais les coeurs de nos héros étaient considérablement allégés depuis la nuit précédente.

Ana-Lisa semblait avoir retrouvé une âme d'enfant et pendant les heures de marche les plus difficiles c'est elle qui redonna courage à Danny alors qu'ils étaient tous deux harassés par leur périple éreintant.

Arrêtés en fin d'après midi près du fleuve, elle en profita même pour copieusemen arroser Danny avant de le forcer à la rejoindre dans l'eau.

Perdus en pleine vallée, il était tellement plus simple de s'octroyer queqlques moments de détente qu'Ana-Lisa ne comptait pas laisser de nouveau la morosité s'installer en elle.

Se doutant que le sursis pouvait être de courte durée du fait de leur retour en Californie, elle comptait profiter des moments avec le Mexican jusqu'au dernier instant.

Le soir, au bivouac, Danny réussit enfin à contacter le Capitaine Barnett, qui commandait l'escouade de renfort qui devait venir les chercher.
De la courte communication qui en résulta, rendez vous fut pris le lendemain soir sur une plaine à découvert au sortir de la vallée.

2 éclaireurs viendraient chercher les fugitifs pour permettre ensuite leur fuite en hélicoptère jusqu'au porte avion californien stationnant actuellement non loin des côtes de Colombie, près de Bahia Choco

Effectivement, après une nouvelle journée de marche forcée à travers les paysages abrupts mais superbes de la vallée Del Cauca, Danny et Ana-Lisa, profitant de leurs derniers instants seuls au monde, attendirent le signal de l'arrivée des troupes californiennes.

2 heures plus tard, ils étaient à bord du "Freedom for California", le bâtiment de guerre supposé les récupérer.

Ana-Lisa exigeant sans discussion possible une seule cabine pour eux deux, ils s'endormirent paisiblement alors que l'équipage préparait une des frégates pour le départ du lendemain matin à destination de la Baie de Los Angeles.

Mardi 17 Décembre :

Le Californian Hero, navire de guerre de plus petite taille que le "Freedom" s'éança à travers les flots afin de déposer, 2 jours plus tard, Danny et ana-Lisa dans le port de Los Angeles.

C'est ainsi que vers 23 h, ils furent accueillis par le capitaine Skripnick, le capitaine Hamilton ainsi que le procureur Mac Connroy.

Danny fut félicité par les 3 hommes, dont un Mac Connroy dithyrambique sur la qualité du travail effectué et l'exemple du détective Trejo pour toute la république de Californie :

-"vous êtes un héros, mon vieux, un vrai ! je saurai m'en souvenir" (petite tape sur l'épaule genre Augustus Imperator)

Ana-Lisa fut accompagnée par Danny et les hommes d'Hamilton jusqu'à l'hotel ultra surveillé dans lequel elle résiderait au moins pour quelques jours.

Jason Skripnick, quant à lui les yeux brillant d'une grande fierté à l'égard du matelot Trejo, se contenta d'un :

-"bravo Danny, je savais que j'avais raison de vous faire confiance. Vous avez bossé comme un chef !"

La soirée se terminait donc ainsi. Dès demain, après avoir découvert son nouveau lieu de vie et sa nouvelle bécane, une nouvelle journée de boulot attendait danny au central.
au 35 ème étage.
Chez les COPS...