La religion Voici le dossier résumé que m’a demandé votre supérieur. Au lieu de la religion, nous devrions dire les religions en ce qui concerne le pays. La religion catholique est fissurée de partout mais englobe tellement de mouvement que nous restons le plus grand pays de cette religion au monde. Mais il ne faut pas oublier que le Brésil a aussi laissé un place importante aux divers Eglises pentecôtiste et évangélistes qui ont su utiliser la publicité de manière plus agressive et plus parlante pour la population. Plusieurs de ces Eglises, bien qu’allant des fois à l’encontre des libertés progressistes, morales, sexuelles et s’attaquant aux traditions plus spirituelles et africaines, ont maintenant un pouvoir considérable au niveau électorale, mais aussi des médias et dans différentes institutions du pays. Alors si vous ne connaissez pas trop le sujet, ne vous attardez pas trop sur les chiffres et entrez dans le détail pour essayer d’y comprendre deux ou trois choses ne concernant pas forcément votre religion. Ne fait pas les timides, ici tout le monde, en tout cas les Mediums, est croyant avec plus ou moins de ferveur, ça va avec votre don, mais personne ici ne critique la religion de l’autre. C’est une règle officieuse mais graver dans le béton de ce vieux bâtiment qui les pieds dans le sable.
EloinaMateus, Assistante Fédéral de la section Medium
Les espritsCes petits jeunes du service ne vous en apprendront pas plus que moi. Ne vous emballez pas. Asseyez vous et prenez une petite cachaça, personne ne nous presse. Il faut tout d’abord commencer par le début. Le début c’est la dénomination du genre. Comme vous vous en rendrez vite compte cela ne tient que de qui parle. Tout ça pour vous dire, mon ami, que si l’on vous parle d’un esprit, d’un fantôme, d’un poltergeist, revenant ou autre, c’est tout simplement la même chose. C’est une personne décédée dans des circonstances qui, disons, ne lui ont pas plu. Car oui même ceux qui crèvent d’une quinte de toux de trop peuvent revenir. Ou rester, si vous préférez.
Je vous dis cela très simplement, on ne va pas entrer dans le domaine religieux qui pour le carioca est, comment dire, vaste. Très vaste même. Néanmoins tout le monde s’entend sur un lieu de paix pour les esprits. Certains vous diront Paradis, d’autres les Cieux ou le « Royaume de ». Mais là encore, c’est du pareil au même. Non ne vous emballez pas. Je suis croyant vous savez, j’ai un grand respect pour ces choses là, mais il faut relativiser. Avoir un certains recul si vous voulez vivre longtemps dans la section « Medium ».
Mon p’ti, soyons clair, vous êtes autant médium que moi capoeiriste. Ici on est assez pragmatique. On est conscient que de medium ou spirite, on est surtout nécromant dans le premier sens du terme. C’est-à-dire on est en contact avec l’esprit des morts. Il n’y a pas de recette miracle. Chacun fait comme il a appris d’une façon ou d’une autre. Au final il n’y a que peut d’issues aux pratiques exercées sur les fantômes : ça marche, ça ne marche pas ou on en meurt. C’est aussi simple que ça.
Mais revenons-en à ce à quoi vous vouliez que je vous parle. Les esprits des morts. Le truc, est qu’il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils vous parlent. Non, il y a une sorte de barrière entre leur monde et le notre. Une sorte de courant d’air qui coupe le son. Oui bien sûr que cela doit s’expliquer, mais pour l’instant on dans la section on met de temps en temps nos techniques en commun pour essayer d’avancer. On en est pas à écrire un manuel scolaire pour donner la vérité du truc et trouver un terme unique pour chaque don ou technique de nécromancie. Donc si vous voulez bien me laisser continuer avec mon jargon ? Bien. Donc pas de communication orale je disais. Des collègues m’ont bien sûr soutenu qu’ils avaient quelques rares cas mais passons. Le lien -, car c’est toujours une sorte de lien qui est fait avec un esprit - permet de transmettre des émotions. On peut ordonner à un esprit, mais cela sera toujours retranscrit en une émotion passant par ce lien ténu entre lui et nous au moment donné. Ce lien n’est pas sans avoir de retour. Sur ce qu’on demande au fantôme, mais aussi en terme plus morbide sur la passerelle qu’on projette sur le monde des morts. C’est comme un courant d’air glacé qui vous traverse le corps et l’esprit. Des fois il est tellement fort qu’on en chope des crampes et des mal des crane. C’est comme ça, on ne peut rien y faire. Je n’ai pas encore croisé quelqu’un pouvant éviter cela. Donc oui pour résumer, la première chose c’est d’établir le contact.
Mais avant de continuer faisons une petite parenthèse. Il faut savoir que les esprits sont partout. Ils ont un potentiel plus ou moins important. En gros plus ils sont en rogne sur la cause de leur mort plus ils sont puissant. C’est à prendre en compte pour notre quotidien tout de même. A chaque fois qu’on échange avec eux, c’est une histoire de bons procédés et en retour on fait souvent une prière, on brûle un cierge ou autre. Allez savoir comment, ça les apaise et au bout d’un moment ils partent « Plus Haut ». Vu le nombre de mort que relatent les livres d’histoire, je peux vous dire qu’il y a matière. Pas de quoi découvrir des trésors portugais perdus, mais en tout cas de quoi faire notre boulot de flic jusqu’à la retraite.
Reprenons. L’autre chose est de savoir qu’ils sont intangibles. Oui c’est ça, vous ne pouvez pas les toucher. Sauf quelques uns qui sont assez puissant pour se manifester physiquement quelques instants. Autant vous dire que ça peut faire mal si vous êtes l’objet de leur grogne. Intangible, mais émotionnellement toujours lié à un élément de leur vécu. Un objet, un lieu voire la plupart du temps leur dépouille. Ca c’est un truc qu’ils n’aiment pas se faire trifouiller. La dépouille, pour un esprit c’est assez sacré. C’est pour ça que quand les derniers rites ne sont pas faits et que donc qu’ils ne peuvent se rendre Là-haut, ils s’agacent. Savoir ça c’est une bonne chose pour mener des enquêtes.
Avec ça vous pourriez penser que vous êtes paré à tout affronter. Mais on ne l’est jamais. On découvre toujours des choses sur eux : comment ils se déplacent, comment ils peuvent rester sur place indéfiniment, être forcé à se rendre à un endroit ou réagir d’une manière imprévue. C’est pour ça que tant que faire ce peut, je vous invite à rester réglo avec eux. J’ai connu un type qui ne l’étais pas. Je peux vous dire qu’il s’est fait tellement d’ennemis de l’autre coté du courant d’air, qu’il en a nourri la grogne de certains d’entre eux. Officiellement la Police Civile se demande toujours comment il s’est pendu d’un pont par le pied tout en étouffant. On n’est pas meilleur qu’eux vous savez. Et puis on finira peut-être comme eux alors…
Donc n’oubliez pas la regra de Ouro :
1 – Etablir le contact
2 – Toujours payer en retour
3 – Continuer jusqu’à la retraite.
Henrique Portina, Policier Fédéral de la section Medium