... Juillet 98, 15.
Vacances scolaires donc, pour ce jeune homme de 18 automnes qui s'ennuie ferme. A cette époque il portait les cheveux presque courts, ne se rasait qu'une fois par mois et s'habillait comme un sac.
Notez bien: certaines choses ne changent jamais
Donc, plutôt que s'em
der ferme, il se dirige d'un pas traînant vers son PC, un DX 33 machin, qui fume déjà. Il l'allume, creuse sa pitite tête de lycéen. Trouve une
idée de nouvelle.
Notez: ça a son importance.
A bien y repenser, j'irais bien rendre visite à ce jeune homme pas très propre (c'était les vacances, après tout!). Lui tirer les oreilles, le ramener à la raison. Si il avait su dans quoi il s'embarquait, l'adorable idiot (adorable, parce que, parfois, il faut savoir se jeter des fleurs).
Deux semaines plus tard, très inspiré, le dit lycéen s'est lavé, rasé, et nous sommes donc fin Juillet. Il appose les derniers mots à la première partie de sa nouvelle. Hausse un sourcil, compulse ses notes. Reporte son attention sur l'écran. Soupire. Et plutôt que de clore le sujet, revient au début de son texte.
Et là c'est le drame.
"Chapitre Premier: Libres". C'est ce qu'il tape, surexcité et heureux. J'y retournerais bien, pour lui tirer une oreille. Quatre mois plus tard, toujours durant des vacances (je me dis parfois que les lycéens sont de parfaits glandeurs, mais c'est sans rancune, hein) il achève ce qui sera son premier roman - qu'il intitule Libera Me.
edit modo 30-06-06:
[url]
http://www.nestiveqnen.com[/url]edit modo :
1999, Novembre, aux alentours du 3...
... rien ne va plus. L'esprit en vrac, tendu à l'extrême, le même jeune homme (maintenant - et pour peu de temps encore - universitaire) en un peu plus chevelu, hésite entre se jeter du quatrième étage ou faire de ce roman (alors accepté par un éditeur) la préquelle (séquelle?) d'une trilogie.
Il choisit cette dernière option.
Si ça ne tenait qu'à moi, je reviendrais à son côté pour lui botter le derrière...
2001, Septembre, aux environs du 11...
... 6 mois sans écran, 6 mois de galères, en sus d'une panne d'écriture qui dure depuis 1 an et demi. Rage, boisson, solitude, rien ne va plus. Je regrette de ne pouvoir y revenir, et lui fracasser le crâne...
2004, Mars, Salon du Livre...
... où toute une équipe d'auteurs, correcteurs et amis le tannent pour qu'il se remette à l'écriture; bingo, l'affaire est dans le sac. Je retournerais bien sur place, pour remercier tous ces gens (Pandore et Fablyrr inclus) avec toute la force nécessaire. Parce que...
... Mars 2005, 15 de ce mois...
... le second tome est bouclé. Il lui aura fallut près de 6 ans. La belle affaire. Notre jeune homme, qui commence un maigre début de calvitie mais qui porte ses cheveux d'un mètre dix avec panache, s'affaisse devant son PC - tout nouveau tout bô. Exit, le dinosaure qui tournait à l'huile. J'irais bien le serrer dans mes bras, juste histoire de lui dire: "Eh, coco, t'as un tas de corrections à venir, pour celui-ci. Vas-y, souris, car sous peu tu pourras pleurer..."
... Mai 2006, 3...
... soit aujourd'hui.
Hier au soir j'ai apposé l'ultime phrase: [b]
Epilogue. Un troisème et dernier tome qui porte ma griffe, mon manifeste. Cet ado mal dans sa peau débuta, il y a 7/8 ans de cela, une trilogie que j'achève ce soir ou demain.
Le choc est rude.
Près d'une décennie de labeur et de doutes (toujours à l'ordre du jour).
Et je tenais à le dire...
... nombril, quand tu nous tiens!
Merci de votre attention.
* Révérence, le rideau tombe *